À l’image de la légende germanique du trésor des Nibelungen, l’or, synonyme de richesse et objet de toutes les convoitises, figure dans d'innombrables mythes et contes populaires, et a réveillé bien des fantasmes. C’est Crésus, roi des Lydiens entré dans la légende, qui, selon des sources historiques, aurait fait frapper les premières pièces d'or pur, au VIe siècle avant Jésus-Christ. Devenu l’une des plus précieuses monnaies d’échange, ce métal a jusqu'à très récemment servi d'étalon pour fixer les taux de change internationaux, et s’impose comme un véritable enjeu de pouvoir.
Il y a une quarantaine d’années, l’écrivaine Elsa Lopez accouchait dans une clinique madrilène. La nouveau-née qu’on lui présente est glacée : son médecin lui annonce que sa fille est morte. En apprenant, plusieurs décennies plus tard, que le gynécologue a été arrêté et jugé pour trafic d’enfants, Elsa comprend qu’elle fait partie des milliers de victimes d’un crime de masse, dont l’ampleur n’est révélée au grand jour que dans les années 2000. En un demi-siècle, ce sont quelque 300 000 nouveau-nés qui auraient été volés à leur mère puis vendus, dans le plus grand secret, à des parents adoptifs. Un système dans lequel l’Église catholique espagnole – le catholicisme est religion d’État – a joué un rôle actif, notamment à travers un réseau de couvents et d’intermédiaires.